Que signifie le rachat pour Everton ?

L’Everton Football Club , longtemps embourbé dans des difficultés financières et des troubles parmi les supporters, pourrait bientôt être au bord d’un moment de transformation alors qu’il se prépare à accueillir de nouveaux propriétaires. Lundi, le groupe Friedkin a annoncé un accord pour le rachat d’Everton, en achetant la participation majoritaire de 94 % de Farhad Moshiri dans le club. Cela signale la fin du mandat souvent controversé de Moshiri.

Ce changement de propriétaire potentiel est considéré comme une lueur d’espoir pour Everton, un club qui a été en proie à des difficultés financières, à une mauvaise gestion et à de mauvaises performances sur le terrain ces dernières années. Moshiri, qui a pris les commandes des Toffees en 2016 avec de grandes ambitions et des dépenses somptueuses, a finalement supervisé une période dont les supporters d’Everton ne se souviendront probablement pas avec tendresse.

Entre les fonds gaspillés, une direction désorganisée et une équipe qui a souvent langui en bas du tableau de la Premier League, le club a du mal à retrouver sa gloire d’antan. Les protestations des supporters et les appels à des changements de direction se font de plus en plus forts, certains membres du conseil d’administration et Moshiri lui-même étant fréquemment absents des matchs à Goodison Park.

Ce n’est pas la première fois que les fans voient un nouveau propriétaire potentiel à l’horizon (après l’échec de l’offre de rachat de 777 Partners en septembre dernier), mais la situation du groupe Friedkin est différente. La société d’investissement basée à Miami, 777 Partners, n’a pas réussi à satisfaire aux critères rigoureux de la Premier League en matière de propriétaires et de directeurs en raison de problèmes juridiques et financiers persistants. En revanche, le groupe Friedkin, qui possède déjà le géant italien du football AS Roma, devrait franchir cet obstacle sans problème.

L’impact du groupe Friedkin sur l’avenir d’Everton

Pour l’ancien capitaine d’Everton, Alan Stubbs, la nouvelle de ce rachat potentiel est un signe positif pour le club. Il a partagé son optimisme sur BBC Radio Merseyside : « Dan Friedkin apporte une grande expérience du côté footballistique et c’est vraiment positif, mais j’essaie de ne pas trop m’enthousiasmer. Nous sommes sans gouvernail et nous n’avançons nulle part en dehors du terrain depuis bien trop longtemps. »

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L’accord, estimé à plus de 400 millions de livres sterling, pourrait être finalisé d’ici huit à douze semaines, et les personnes proches du dossier sont convaincues que la transaction passera tous les tests réglementaires nécessaires. Les initiés ont qualifié cette journée de « capitale », marquant une étape importante pour l’avenir d’Everton.

Qu’apportent les Friedkins à Everton ?

Le groupe Friedkin, un acteur majeur de l’industrie automobile, dispose d’un poids financier considérable. Alors que les négociations étaient au point mort depuis deux mois, les Friedkins avaient déjà établi une relation de travail avec le club, notamment en lui accordant un prêt de 200 millions de livres sterling en juin, qui devrait être converti en actions.

Entre-temps, d’autres prétendants, comme l’entrepreneur américain John Textor, se sont montrés intéressés par le rachat d’Everton. Cependant, la participation de Textor dans Crystal Palace a compliqué les choses, ce qui a permis au groupe Friedkin de poursuivre les discussions en coulisses.

Cette relation entre les deux parties a culminé dans la déclaration de lundi, où le groupe Friedkin a exprimé son enthousiasme à l’idée de « fournir de la stabilité au club et de partager notre vision de son avenir ». Avec une nouvelle injection de liquidités et la capacité d’effacer 400 millions de livres sterling de dette externe, y compris un accord de 225 millions de livres sterling avec Rights and Media Funding et un prêt de 200 millions de livres sterling de 777 Partners via A-Cap, la stabilité financière du groupe Friedkin sera essentielle pour redresser la situation d’Everton.

Actuellement, le club est confronté à des difficultés financières croissantes, notamment une perte annoncée de 89,1 millions de livres sterling pour la saison 2022-2023 et une dette nette globale qui a grimpé à 330,6 millions de livres sterling. Malgré ces chiffres alarmants, l’immense richesse personnelle de Dan Friedkin – estimée à 5,7 milliards de livres sterling et classée par Forbes comme la 383e personne la plus riche du monde – suggère qu’Everton a peut-être enfin trouvé un propriétaire capable et engagé.

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Une nouvelle ère pour Everton ?

Everton, l’un des clubs les plus célèbres du football anglais, est en manque de succès depuis des décennies. Son dernier grand triomphe remonte à 1995, en FA Cup, et son dernier titre de champion remonte à 1987. Pour un club qui a remporté neuf titres de champion, cette disette est particulièrement frustrante pour les supporters.

L’histoire du groupe Friedkin avec l’AS Roma peut donner un aperçu de ce à quoi les Evertoniens peuvent s’attendre. Depuis l’acquisition du club italien en 2020, le groupe Friedkin a injecté environ 830 millions de livres sterling dans la Roma, ce qui a conduit à son premier grand triomphe européen : la Ligue Europa sous la direction de José Mourinho en 2022.

Le journaliste italien Daniele Verri a déclaré à BBC Sport que les Friedkins étaient des propriétaires relativement discrets à la Roma. « Ce sont de vrais hommes d’affaires américains. Ils ne se mélangent pas avec d’autres personnes ou des fans, et ils n’ont pas de lien direct avec le manager, donc ils laissent les directeurs ou les directeurs généraux s’occuper de ces relations », a déclaré Verri. Cette approche non interventionniste devrait se poursuivre à Everton, où les Friedkins devraient confier à des professionnels du football la gestion des opérations quotidiennes, tout en se réservant les décisions clés.

Les supporters d’Everton pourraient toutefois être inquiets, car le groupe Friedkin a été critiqué pour ne pas avoir pleinement compris la passion des supporters de la Roma. “Ils doivent faire attention car à la Roma, ils ont démontré qu’ils ne connaissent pas vraiment le football et qu’ils ne comprennent pas vraiment l’importance des supporters, de la ville, de l’environnement dans son ensemble et le rôle qu’ils jouent”, a ajouté Verri. Les fans fidèles d’Everton espèrent certainement que les Friedkins pourront combler ce fossé.

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Défis immédiats pour le groupe Friedkin

Sur le terrain, Everton doit faire face à une bataille difficile. Après avoir évité de justesse la relégation à la fin de la saison 2022-23, le club se retrouve une fois de plus en difficulté. Il est actuellement en queue de peloton de la Premier League avec seulement un point obtenu lors de ses cinq premiers matchs, et le maintien sera une fois de plus l’objectif principal cette saison.

Le déménagement vers le nouveau stade Bramley Moore-Dock, d’une capacité de près de 53 000 places, promet d’augmenter considérablement les sources de revenus. Ce stade ultramoderne devrait être prêt d’ici le début de la saison prochaine, et une nouvelle ère pour Everton pourrait coïncider avec ce déménagement.

Le manager Sean Dyche, qui a été reconnu pour avoir stabilisé le navire depuis sa nomination, en est aux 12 derniers mois de son contrat. Bien que sa position semble assurée pour l’instant, il n’est pas rare que les nouveaux propriétaires fassent appel à un nouveau manager.

Les supporters d’Everton, épuisés par des années de troubles, sont naturellement prudents quant au rachat de Friedkin. Cependant, un sentiment d’optimisme grandit quant à la possibilité que le club se dirige enfin dans la bonne direction. L’ancien président du forum des supporters d’Everton, Nick Mernock, a exprimé la frustration des supporters, déclarant que le club était géré « comme un magasin de quartier » sans stratégie claire. La secrétaire du conseil consultatif des supporters, Julie Clarke, a fait écho à ce sentiment, exprimant son souhait que les supporters « puissent simplement profiter à nouveau du football ».

Bien qu’un optimisme prudent règne, l’avenir d’Everton sous la direction du groupe Friedkin semble prometteur, et beaucoup espèrent que ce rachat important marquera le début d’une nouvelle ère pour les Toffees.

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